Pietra Viva








  PIETRA VIVA 

Léonor De Récondo 

Editions SABINE WESPIESER

20 Euros 

228 pages

8/10







Un Mot de l'éditeur : Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre...


MICHELANGELO - RENAISSANCE ITALIENNE - DEUIL - ENTRE VIE ET MORT


              Pour celui-ci, Et bien je l'ai pris au hasard (oui j'ai des méthodes de sélections plutôt étranges ! ). Je vous explique, il me fallait un livre pour mes cours de littérature française et les thèmes des deux précédents livre que je venais de lire ne m'inspiraient pas pour l'exercice alors je suis allée en bibliothèque et j'ai prit le premier que j'ai trouvé. Voilà, vous savait tout. Et je ne regrette pas du tout puisque c'était une lecture très sympathique. 

LÉONOR DE RÉCONDO, UNE ARTISTE À PLEIN TEMPS


         En effet, en cette rentrée littéraire nous connaissons un réel plaisir à feuilleter les pages de ce roman qui nous fait vibrer avec sa musicalité stupéfiante. Et pour cause, Léonor de Récondo est une musicienne invétérée et pratique le violon depuis son plus jeune âge. Tout comme son protagoniste elle nous mène au plus près de nos émotions tant avec sa musique, qu'avec ces romans.

ENCORE MICHELANGELO !

Et oui, telle fut ma réaction en apprenant qu'un autre roman nous entraînerait une fois de plus dans la vie du sculpteur. Mais c’est ici une facette inconnue de l’artiste qui est mis en scène dans une écriture très musicale et rythmée par des images sublimes. 

Totalement immergés en pleine renaissance italienne nous accompagnons Michel-Ange qui tente de faire le deuil d’un prêtre qui le fascinait.  Carrare, 1505, le Pape Jules II commande à l’artiste la réalisation de son tombeau, qui sera on le sait, le fameux Moïse bloqué entre deux mouvements. 

LES RENCONTRES DECISIVES 


 Il séjourne à Carrare, pour extraire le marbre de la montagne, au plus près du peuple, il apprend à se connaitre. Il rencontre notamment deux protagonistes qui vont absolument changer sa vision du monde et de la vie : Michel, un enfant plutôt agaçant qui le suit partout depuis la mort de sa mère et Cavallino, le déjanté du village qui croit être un cheval et qui perd sa jument au cours du roman. Ils ont tous perdu un proche et essayent de faire preuve de résilience ce qui les met dans la même situation que Michelangelo. 
       Eclairé par la naïveté de ces personnages il repensera peu à peu aux souvenirs de sa mère décédée, il se rendra compte que les personnes qui lui manque ne sont pas totalement parties et refont surface grâce à ses sens : à une odeur, à une chanson, à une vision. Il s’apercevra aussi que pour lui la sculpture est un moyen de guérison et de donner la vie comme il dit au petit Michel, qui pense que sa mère pourrait vivre si Michelangelo l’avait sculptée. 

PIETRA VIVA : « LA PIERRE VIVANTE »

La pierre, le marbre et les sculptures représentent ici la vie. Avec ce roman plein de contrastes nous vacillons sans cesse entre la mort et la vie, la solitude et le peuple, le rêve et la réalité. Sa célèbre sculpture du tombeau du Pape Jules II représente cette idée de contraste, de mouvement, un personnage bloqué entre deux émotions. 


 La pierre vive est un symbole d’immortalité, de mémoire qui permet alors à Michelangelo de faire face à ses souvenirs. Il apprend à accepter la mort qui l’entoure et à apprécier sa propre vie. Au premier abord, à travers cette écriture claire, intelligible et cristalline, on peut croire qu’il s’agit d’une simple réflexion sur le deuil, la faculté à rebondir, mais plus profondément au cours de notre lecture on s’aperçoit qu’il s’agit d’une célébration de la vie. Michelangelo découvre une part de lui-même qui lui permet d’être heureux de vivre.